La ménopause ou retraite physiologique des
ovaires, touche en général les femmes entre 45 et 55 ans. La proportion de
femmes en ménopause augmente rapidement avec l'âge: elle passe de moins de 1 %
à 30-34 ans, à 12 % à 42-43 ans, pour atteindre 38 % à 48-49 ans.
Depuis des années, ces femmes sont
habituées à des rythmes, des cycles, qui balisent leur vie quotidienne. Mais
dans les trois ou quatre ans qui précèdent la ménopause, elles vont peu à peu
perdre ces repères. Le Cycle menstruel va se modifier : Il suit un
calendrier de plus en plus anarchique, devenant très faible ou au contraire,
hémorragique. Les seins peuvent être constamment douloureux. Et surtout, les
femmes vont prendre du poids, ce qu’elles vivent comme une grande injustice,
car cette prise de poids n’est en aucun cas liée à un changement d’appétit,
mais à un grand déséquilibre hormonal. Une équipe de gynécologues américains
ayant fait des recherches à ce sujet recommande de perdre du poids, cela permet
d’atténuer certains signes. D’autant que cet embonpoint spécifique se fixe
pernicieusement sur le ventre.
Autres conséquences physiques de l’arrivée
de la ménopause, les bouffées de chaleur dont souffrent plus d’un quart des
femmes. Sur le plan sexuel, la ménopause provoque souvent un dessèchement des
muqueuses ainsi qu’une baisse de la libido, avec en corollaire, des rapports
plus douloureux.
Il y a enfin des troubles moins visibles,
mais parfois plus graves : l’apparition d’un mauvais cholestérol, qui peut
générer une hypertension ou risques d’infarctus. Et les os qui deviennent de
plus en plus poreux.
Sur le plan psychologique, c’est une étape de grande déstabilisation.
Une femme n’est jamais ménopausée du jour au lendemain. Son corps entre dans
une longue période de transition, une sorte de puberté à l’envers. Sauf
qu’après la puberté, les jeunes filles sont devenues femmes, elles peuvent
désormais enfanter.
Avec la ménopause, les femmes ont
soudainement l’impression de prendre dix ans d’un coup, d’entrer dans l’ère du
vieillissement. Et surtout, elles perdent la possibilité d’avoir des enfants.
Le vieillissement de leur corps subit une
brusque accélération : la peau perd de sa souplesse, les cheveux de leur
tonus. Mais elles ne deviennent pas de vieilles femmes pour autant. Les femmes
de 50, 55, 60 ans et plus, ont encore de nombreuses années de vie devant elles,
en forme et en bonne santé. Mais l’apparition de la ménopause symbolise souvent
pour beaucoup d’entre elles une forme de deuil: celui de la maternité mais pas
celui de leur féminité.
C’est donc une étape importante dans la
vie d’une femme, d’autant que des changements peuvent également intervenir dans
d’autres domaines. Familial, avec des enfants qui quittent le nid.
Professionnel, avec la perspective de la retraite qui commence à se profiler.
Il s’agit d’un problème de santé publique
qui concerne un nombre de plus en plus important de femmes à travers le monde, 493.000
au Sénégal. Dès que les signes de la ménopause deviennent notables et
persistants, il est bon de consulter son médecin. Car il existe toute une
palette de traitements possibles, qui peuvent amplement aider à mieux traverser
toute cette période de transition. Il est important de se préparer à cette
phase. Cependant la prise en charge de la ménopause est marginale pour ne pas
dire quasi inexistante dans l’offre de soin au niveau de nos structures
sanitaires. On observe aussi que très peu de femmes vont consulter pour une
prise en charge médicale en rapport avec la ménopause. Le manque d’information
sur ce phénomène en est la cause
principale selon beaucoup de gynécologues. Chaque 18 Octobre, journée mondiale
de la ménopause, l’Organisation Mondiale de la Santé sensibilise toutes nations
à prendre des mesures actives afin d’éduquer sur les implications de la
ménopause sur la Santé.
Enfin, il ne faut pas hésiter à se faire
aider par un psychothérapeute. En 2030
environ 1,2 milliard de femmes seront âgées de 50 ans ou plus, un nombre
croissant de ces femmes peut s’attendre à vivre plusieurs décennies après la
ménopause. Car la ménopause
n’est pas la mort d’une femme mais plutôt l’avènement d’une autre femme.