lundi 18 février 2013

RECRUTEMENT DANS LA FONCTION PUBLIQUE



Le marathon des demandeurs d'emploi
Après l'annonce du programme de recrutement 2013, les jeunes diplômés prennent d'assaut chaque matin le Building administratif pour effectuer leur dépôt de dossier afin d'être recrutés dans la Fonction publique. 2456 postes sont à pourvoir pour appels à candidatures. Le dépôt n'est pas de tout repos.

Quelques minutes avant 8 heures. Nous sommes sur la rue Moussé Diop au cœur de Dakar. Une voie à sens unique. C'est l'heure d'aller au travail. Quelques piétons à pas pressés disputent la chaussée avec des automobilistes impatients. Les coups de klaxons ne manquent pas. Le passage est cédé. Après des minutes de marche, nous voilà devant le Building administratif. Le siège du Gouvernement du Sénégal. Un imposant immeuble d'une dizaine d'étages. En face de l'entrée et aux abords, des jeunes sont assis sur des bacs à fleurs, d'autres sont restés debout. Des hommes et des femmes. Ils avaient tous, soit un sac, soit une enveloppe. Ils attendent tous. «Je suis venu déposer à la Fonction publique», note Mamadou Fall, un jeune âgé de 32 ans. «Je viens de Thiès. J'ai quitté depuis 5 heures du matin», souligne-t-il, l’air fatigué. Aline Gomis est plus chanceuse que Mamadou. Elle habite le quartier Fass. Donc pas obligé de se lever tôt. Aline est diplômée de l'Ecole nationale des travailleurs sociaux spécialisés (ENTSS). «Dans le recrutement, l'Etat a besoin de travailleurs sociaux. Je veux tenter ma chance». Les jeunes qui se trouvent à la devanture du «Building» se comptent par dizaines. Ils patientent.
A l'entrée du siège du Gouvernement, un poste de sécurité est installé. Deux gendarmes aux tenues bleues foncées veillent au grain. L'un contrôle l'accès des voitures et des agents administratifs, l'autre tient à sa main droite une feuille blanche. Un coup d'œil nous a permis de voir que cent treize personnes se sont déjà inscrites. D'autres demandeurs d'emplois viennent se renseigner. Ils rallongent la liste et attendent dehors. «On dirait que tous les Sénégalais sont des chômeurs», ironise un jeune qui vient d'arriver. Il est étonné par le nombre de personnes qui font le pied de grue devant le «Building».
L'appel du petit matin
Il est 8heures passées de 17 minutes. Le nombre de demandeurs s'accroît. La foule se densifie devant Building nécessitant la confection d'une autre liste. Quelques minutes après, d'un signe de main, le gendarme, préposé à la tenue de la liste, appelle les concernés. Les dizaines de jeunes se précipitent et se bousculent. «Doucement», conseille le gendarme. «C'est au premier», informe-t-il. Les jeunes diplômés arpentent les escaliers de l'imposant bâtiment. Après le rez-de-chaussée, le ministère de la Fonction publique, du Travail et des Relations avec les Institutions est au premier. Une petite plaque rouge aux écritures dorées l'indique. Une grille de protection en fer fendue d'une petite porte sépare le département ministériel du couloir et des escaliers. Des va-et-vient incessants sont notés. Sans oublier le vacarme provoqué par le contingent de demandeurs d'emplois qui ne cessent d'affluer au fil des minutes.
Dans l'antichambre du dépôt
Après quelques minutes d'attente, l'heure du rappel a sonné. Quatre jeunes gendarmes en tenue treillis et bérets bleus vissés sur leur tête arrivent. L'un d'entre eux, détenant la feuille de présence, demande à la foule de se ranger à sa droite. Il explique le processus. «Je vais appeler les gens par ordre d'arrivée et les autres vont attendre. Tous ceux qui sont appelés sont tenus de présenter leur carte nationale d'identité», renseigne-t-il. Le gendarme appelle un groupe de vingt personnes. Ils font la queue, tandis que deux autres gendarmes récupèrent les pièces d'identification. Une vague de dix jeunes diplômés font leur entrée dans le couloir qui mène au bureau de dépôt. Ils attendent devant un bureau où sont installés deux fonctionnaires de l'Etat. «Demande manuscrite, extrait de naissance, casier judiciaire, certificat de bonne vie et mœurs, photocopie des diplômes, certificat de visite et contre-visite médical», énumère l'un des agents administratifs. Les agents du ministère vérifient si les pièces demandées sont au complet. Les six pièces précitées sont les seules acceptées. Des cv ont été renvoyés à leur propriétaire.
Bureau 119
L'ensemble des pièces fournies est agrafé en compagnie d'une fiche de dépôt. Cette étape évacuée, le demandeur est renvoyé au bureau courrier, numéro 119. Une petite queue. Ici l'attente est moins longue. Les pièces sont encore vérifiées, les données enregistrées à l'aide d'un ordinateur de bureau. La dernière étape, c'est le bureau où sont compilées toutes les demandes. Plusieurs caisses contenant des demandes occupent l’espace. Elles renseignent sur la fréquence des dépôts. Pour une confirmation de votre dépôt, vous recevez une petite feuille blanche avec des écritures rouges où on peut lire : «République du Sénégal, M.F.P.T.R.I, Courrier ordinaire». La date et le numéro de dépôt sont mentionnés. «Je suis soulagé après le dépôt», déclare Aïssatou Dia. Son numéro dépasse le chiffre 3300. «J'attends qu'on m'appelle», espère-t-elle, tout sourire. Un espoir après une longue journée d’attente. 

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